Dansez, sinon nous sommes perdus!

J’avais 4 ans, lorsque tout a commencé: Sur les conseils d’une de ses collègues de travail qui y avait déjà inscrit son fils, ma mère m’a emmenée prendre ma première leçon de danse classique. Je me souviens encore de l’odeur caractéristique qui émanait de la salle de cours, mélange de parquet et de résine, typique, que je retrouve aujourd’hui encore lorsque j’y dépose ma fille, et qui me fait immédiatement me sentir comme à la maison.

Elle ne savait pas encore que cette discipline allait être une révélation pour moi: Depuis ce jour la passion de la danse ne m’a plus jamais quittée. Bien sûr je ne suis pas devenue danseuse étoile, ni même danseuse professionnelle – ce n’était d’ailleurs pas mon ambition – mais je me suis lancée à corps perdu, c’est le cas de le dire, dans cet art, à grand renfort de cours, de stages et de galas. Elle a contribué à forger la personnalité que j’ai aujourd’hui, et m’a permis de m’évader des soucis du quotidien.

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La danse est une discipline sportive très exigeante, qui nous donne de l’endurance, nous aide à développer une musculature harmonieuse et à garder la ligne, mais qui nous apprend également la rigueur, la précision et le dépassement de soi. Elle développe la grâce et améliore la posture. De plus, en étant un tant soit peu curieuse, elle nous ouvre les portes d’un univers culturel riche, à travers la découverte de grands ballets, de chorégraphes illustres, et de danseurs célèbres.

Mon meilleur souvenir? Mes premières pointes bien sûr! N’importe quelle petite ballerine vous le dira, le jour ou vous enfilez pour la première fois ces fameux « chaussons magiques », c’est comme si vous décrochiez le St Graal.

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Quelques heures de souffrance plus tard vous regrettez déjà, surtout qu’à l’époque pas d’embouts en silicone pour amortir la douleur comme il en existe aujourd’hui. On faisait avec les moyens du bord, coton, papier bulle, bandelettes de tissu, tous les stratagèmes étaient bons, mais presque invariablement nos orteils finissaient dans un sale état. Peu importait, le bonheur de danser l’emportait toujours sur le reste … après ça, autant vous dire que marcher toute la journée en talons aiguilles est une promenade de santé.

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Voici une photo d’époque, prise par mon père, qui avait fabriqué mon costume ( les parents devaient coudre nos tenues de gala chaque année). J’avais 15 ans, pour un ballet qui s’intitulait « Valse de la vie parisienne ». A cette période de ma vie, je faisais 8h de danse par semaine, sans compter les stages pendant les vacances, et les moments que je passais à répéter seule dans ma chambre. J’étais vraiment mordue, c’est la période ou j’en ai fait le plus.

Avec les études, le boulot, j’ai du malheureusement pendant quelques années mettre tout ça entre parenthèses, mais lorsque j’ai perpétué la tradition familiale en allant inscrire ma fille à son tour, j’ai eu l’opportunité de pouvoir recommencer à danser: On dit que le corps a une mémoire, je confirme: Quelle émotion de retrouver toutes ces sensations, de refaire ces mouvements inlassablement répétés à l’infini des années durant … définitivement, danser c’est comme respirer, j’en ai besoin pour vivre, tout simplement.

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Deuxième meilleur souvenir, voir ma puce en tutu blanc, dans les coulisses de son premier gala, prête à monter sur la scène que j’avais moi même connue bien des années en arrière, j’en ai eu les larmes aux yeux! Et je ne vous raconte pas ses premières pointes, un instant magique aussi pour toutes les deux. C’est déjà un bonheur de pouvoir partager sa passion, alors quand c’est avec son propre enfant, c’est encore mieux. Qui sait, peut-être un jour danserons nous ensemble?

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Je ne m’étalerais pas dans cet article sur les différentes écoles de danse que j’ai successivement fréquentées, cela n’aurait que peu d’intérêt puisque vous qui me lisez n’êtes pas forcément dans la même région que moi. Cependant, je voudrais tout de même avoir une pensée pour une de mes professeur, Corinne Hettmann, malheureusement décédée il y a de nombreuses années d’une longue maladie, qui m’a laissé un merveilleux souvenir. Sa fille, Annabelle (de dos sur la photo) a d’ailleurs intégré l’Opéra de Paris, et poursuit aujourd’hui une carrière d’actrice.

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Et vous, qu’est-ce qui vous fait vibrer?

PS/ le titre de cet article est une citation de Pina Bausch, une chorégraphe et danseuse allemande.